
C’est après avoir hésité un moment que nous nous sommes lancés pour la visite de la Favela pacifiée de Santa Marta. Nous craignions de faire une visite touristique dans un endroit où notre présence aurait pu être perçue comme du voyeurisme. En fait, nous avons pris un guide qui habite dans cette favela: Elias. Ce dernier nous a permis de voir une autre facette de Rio, un endroit « hors du temps », où l’entraide a encore un sens. Elias est l’une des nombreuses personnes qui travaille pour l’association qui gère cet endroit.

La favela de Santa Maria est pacifiée depuis 2003. La première célébrité à avoir osé venir en cet endroit fut la Reine Elisabeth, la seconde fut Michaël Jackson pour le tournage du clip de la chanson « They don’t care about us ».
Santa Marta est la seule favela qui est bordée par des murs afin éviter son agrandissement et dont les « constructions » les plus anciennes ont pris leurs origines en haut de la colline. Plus on descend, plus les bâtiments sont récents. La police ou « UPP » a un poste à la sortie de la favela et joue un rôle majeur dans la ville qui comporte pas moins de 6 000 habitants. Des cours de danse et projets sociaux sont mis en place conjointement avec cette unité. Santa Marta « bénéficie » aussi d’un téléphérique avec 4 stations ou 788 marches d’escalier si vous êtes plus en forme! Une course à pied est organisée chaque année, en son seing, en octobre et attire environ 2000 personnes pour un parcours de 6 km dans ses dédales.
La visite nous a montré encore une fois un abandon poussé à l’extrême au 21ème siècle. Santa Marta a l’eau courante et l’électricité depuis 2010. Je ne vous parle pas des égouts ni du ramassage des poubelles. Un « ru » descend toute la favela, dans lequel coule l’évacuation des machines à laver, des toilettes et autres… mais notre guide nous a expliqué que Santa Marta faisait vivre des personnes qui travaillent de la construction, du tourisme, de la restauration. Une association existe et aide les habitants de la favela. Un projet de panneaux solaires est sur les rails.
A l’origine, les constructions étaient en bois. Le principe étant d’utiliser les matériaux que l’on a sous la main, c’est pourquoi, un certain nombre « d’habitations » ont été montées à l’aide de boîtes de conserves puis en panneaux de bois et pour finir, les dernières en briques.
Toutes les fresques sont faites en communauté et certaines d’entre elles racontent l’histoire de la favela comme celle qui explique qu’au sein de Santa Marta, il y a une source d’eau, où les femmes vont y chercher l’eau, que les enfants travaillent dans la favela, que Michaël Jackson, y est venu et que tous les mois on fait une fête en hommage à Dieu.
La dernière coupe du monde de football a attiré 30 000 personnes dans la favela mais les JO presque rien puisque le comité Olympique en avait interdit la visite aux athlètes. L’ironie du sort peut se trouver dans la vue extraordinaire dont bénéficie les habitants les plus pauvres du Brésil, avec la bénédiction du Cristo Redentor ou Corcovado qui leur fait face.